Thomas Fersen
"Bijou"

Dans les plis des rideaux se cachent les assassins
Mais les plis de ton corps sont plus dangereux encore.
Tu me prends par la main, tu prom�nes mes phalanges
Et nous d�rangeons les anges endormis sur ce chemin.

Tu t'assois sur mon chapeau, tu n'�crase pas tes m�gots
Tu siffles mon Cognac et ton rire est d�moniaque
Tu viens frapper un grand coup dans ma vie de hibou
Mais pour tes beaux yeux, Bijou, mon c�ur fait le Jacques.

Bijou est dans la vis de l'escalier d'service
Elle vient frapper � la porte de ma vie de cloporte.
Et m�me si elle me propose ce que durent les roses
Je troque mon bouquin pour le lit � baldaquin.

Tu viens chez moi, tu m'enfumes, tu m'traite de vieux l�gume
Tu siffles mon Cognac et ton rire est d�moniaque
Tu viens frapper un grand coup dans ma vie de hibou
Mais pour tes beaux yeux, Bijou, mon c�ur fait le Jacques.

Bijou est dans la vis de l'escalier d'service
Elle vient frapper toc, toc, toc dans ma vie de cloporte.
Dans mon petit lit-cage, tu m'apportes des oranges
Avec cette allure �trange qui fait parler les voisins.

Tu mets ton doigt sur l'�illeton, tu m'traites de vieux crouton
Tu siffles mon Cognac et ton rire est d�moniaque
Tu viens frapper un grand coup dans ma vie de hibou
Mais pour tes beaux yeux, Bijou, mon c�ur fait le Jacques.

Et sous les couvertures, j'alterne les lectures
Un po�me d'Edgar Poe avec celui de ta peau.
Cette fois je fais ma pri�re et je fume la derni�re
Aux genoux de mon bourreau, en pleurant comme un veau.

Tu t'assois sur mon chapeau, tu n'�crase pas tes m�gots
Tu mets le feu � la chambre, tout est r�duit en cendres
De ma vie de hibou, il ne reste rien du tout
Mais pour tes beaux yeux, Bijou, mon c�ur fait le Jacques.