Jean Leloup
"Le Dome"

Les oiseaux chantonnaient dans la jungle maudite
Nous marchions d�j� depuis trois jours et trois nuits
Dans le silence �pais prot�g� des lianes
Nos pas nous suivaient et moi je la pr�c�dais
Encore une fois dit-elle quand le soleil tombait
Redis-moi comment, quel endroit, nous irons, nous allons,au d�me
Et la ou nous allons ne se trouvent que des gens qui ont tout esp�r�
Le d�me est immense au coeur de la for�t et on dit qu�il �claire

A des milles a la ronde, des milles a la ronde

Les oiseaux chantonnaient dans la jungle maudite
Nous marchions lentement vers le d�me aux cent noms
Elle suivait patiemment les chemins mal dessin�s
Et le soir ce couchait et elle recommencait:
Dis-moi tous ces gens qui construisirent le d�me
Pourquoi n�arriv�rent-ils qu�� cette seule solution?
La question �tait bonne alors je r�fl�chis
R�f�rant aux �chos mille fois entendus
Il y a vingt ans je crois naquit le premier fou
Puis plus tard il y eut l��pidemie
Chaque ville poss�da deux ou trois de ces fous
Mais personne au d�but ne savait qu�ils �taient fous
Ils n��taient anormaux que de par la facult� qu�ils avaient
De ne jamais �tre interess�s plus longtemps qu�une minute
A quoi que ce soit
Quelques uns se tu�rent et les autres comprirent
Qu�il fallait rechercher un endroit ou aller
C�est ainsi qu�ils batirent un grand d�me aux cent noms
Et on dit qu�il �claire

A des milles a la ronde, des milles a la ronde (x4)

Et pendant que nous marchions vers la mort certaine
Je commencais a croire a la fable du d�me
Quand un jour au lever je fus saisi d�angoisse
Une sorte de vertige, une febrilit�
J�entendis la musique et je vis la lumi�re
Une immense boule en verre s��levait devant nous
A l�interieur les ombres de mes inventions
Jeunes hommes et jeunes filles r�p�t�s en centaine
Deux mille repliques parfaites de moi et de elle
Rassembl�s doucement dans la sph�re en cristal
Buvaient nonchalamment des verres fluorescents
La musique martelait a cent lieues a la ronde
Et l��clairage creait les oiseaux albinos
Dont les plus surprenants �taient les cent toucans
Rouge et jaune au milieu de la nuit stroboscope
Nous allions vers le d�me et la ou nous allions
Ne se trouvent que des gens qui ont tout esp�r�
Le d�me est immense au coeur de la for�t
Et on dit qu�il �claire a des milles a la ronde
Dedans rassembl�s les d�sesp�r�s du temps,
Les perdus qui recherchent le paradis
On m�a dit qu�ils �taient assez jeunes et pourtant
Semble-t-il qu�ils ne font que parler lentement
Des milles a la ronde, des milles a la ronde...